LE CUBISME DE SALONS

Le cubisme de salon ou des salons est le cubisme tel que pratiqué par les artistes participant aux salons parisiens, principalement le Salon des indépendants et le Salon d'automne, en particulier à compter de 1911. Il est le fait de peintres et sculpteurs convertis à ce mouvement artistique tout à la fin des années 1900 ou au début des années 1910 seulement, par exemple Alexander Archipenko, Henri Le Fauconnier, Albert Gleizes, Jean Metzinger ou Robert Delaunay. Il s'oppose au cubisme de galerie ou des galeries, celui des inventeurs du cubisme Georges Braque et Pablo Picasso, lesquels n'exposent plus lors des grands événements annuels, leur promotion étant assurée par leurs marchands dans des galeries. Marqué par une monumentalité croissante qui s'explique par l'exposition aux foules des œuvres qu'il produit, le cubisme de salon est le premier qui se fait connaître du grand public via la presse écrite généraliste plutôt que les seules revues. Ce sont les œuvres qui en sont issues qui sont initialement remarquées comme novatrices ou scandaleuses, laissant dans l'ombre les évolutions parallèles de Braque et Picasso que l'histoire de l'art a consacrée depuis, notamment leur transition de la peinture aux papiers collés et du cubisme analytique au cubisme synthétique. En annulant les rendez-vous annuels et dispersant créateurs et journalistes, la Première Guerre mondiale met un terme à ce cubisme de salon.

visuel roger de la fresnaye

Roger Noël François De LA FRESNAYE

LE MANS, 1885
GRASSE, 1925

Roger de La Fresnaye descendant d'une vieille famille normande comptait parmi ses ancêtres par sa branche maternelle de Guéneau de Montbéliard, Jean Vauquelin de La Fresnaye, humaniste, poète et soldat du XVe siècle associé avec les poètes de la Pléiade. À partir de 1908, il fut l’élève de Maurice Denis et Paul Sérusier à l’Académie Ranson à Paris. Il se fit construire un atelier de peinture et un atelier de sculpture au château de Beauvernay à Saint-Nizier-sous-Charlieu, propriété de ses ancêtres maternels où il passait la plupart des vacances depuis sa petite enfance. Il y a accueilli son grand ami Jean-Louis Gampert, Jean Hugo et son épouse Valentine Gross, tous deux peintres, Irène Lagut, Alfred Courmes son seul élève, ainsi que des musiciens comme Georges Auric, Erik Satie, Francis Poulenc, etc. Dès 1923, le musée de Grenoble est le premier musée à faire l'acquisition de l'un de ses tableaux, Vue de Florence.

Étude pour la Conquête de l'air

Le tableau le plus connu de la Fresnaye célèbre la conquête du ciel Dans la vesion finale, deux personnages, au lieu de trois, chantent les triomphes aéronautiques de la France sous des nuages moutonneux et un petit ballon. 1913, h/t, 94 x 72 cm, Troyes, musée d'Art moderne.

visuel etude pour la conquete de l air

visuel albert gleizes

Albert GLEIZES

PARIS, 1881
AVIGNON, 1953

Albert Gleizes et Jean Metzinger ont écrit le premier traité majeur sur le cubisme, du "Cubisme", en 1912. Gleizes était un membre fondateur de la Section d'Or. Il a également été membre de Der Sturm, et ses nombreux écrits théoriques ont été à l'origine le plus apprécié en Allemagne, où en particulier au Bauhaus ses idées ont été pris en considération réfléchie. Gleizes a passé quatre années cruciales à New York, et a joué un rôle important dans l'évolution de l'art moderne en Amérique. Il a été membre de la Société des artistes indépendants, fondateur de l'Association Ernest Renan, l'un des fondateurs et participant à l'Abbaye de Créteil. Gleizes a exposé régulièrement chez Léonce Rosenberg à la Galerie de L'Effort Moderne (Paris). Il était également le fondateur, organisateur et directeur de Abstraction-Création. Des années 1920 aux années 1930 une grande partie de son énergie passe dans l'écriture (par exemple, La Peinture et ses lois (Paris, 1923), Vers une conscience plastique: La Forme et L'Histoire (Paris, 1932) et Homocentrisme (Sablons , 1937). Étant l'un des principaux représentant du cubisme des Salons (1911-1914), Gleizes considère toute son œuvre ultérieure comme un développement logique de l'esthétique cubiste.

Les Baigneuses

Gleizes combine souvent thème classique (ici, des baigneuses, dans le style de Cézanne) et environnement moderne (la fumée des cheminées d'usines). Cette composition virtuose est formée par l'alternance dynamique et harmonieuse de couleurs et de formes. 1912, h/t, 105 x 170 cm, Paris, musée de l'Art moderne de la Ville de Paris.

visuel les baigneuses