Histoire et Patrimoine

De Jacques Cartier à aujourd'hui ...

Longtemps, avant l’arrivée des Européens, les îles de l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon avaient été habitées par des populations amérindiennes, les Béothuks. Nous savons qu’ils habitaient l’île de Terre-Neuve en 200 avant notre ère et qu’ils furent progressivement chassés par les Européens à partir du XVe siècle.

Avant toute exploration officielle, des pêcheurs bretons et normands s’établirent vers 1504 sur une base saisonnière à Saint-Pierre et vinrent pêcher dans les eaux de Terre-Neuve où la morue était abondante; des Basques sont venus chasser la baleine sur les bancs de Terre-Neuve à la même époque.

Mais c’est le navigateur portugais João Alvares Fagundes  qui, après avoir abordé les côtes de la Nouvelle-Écosse, le golfe Saint-Laurent et la côte sud de Terre-Neuve, découvrit officiellement, le 21 octobre 1520, l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon qu’il appela alors l’île des Onze Mille Vierges, en souvenir d’une légende attribuée à sainte Ursule et à ses compagnes. Les Portugais conservèrent très peu longtemps ces îles qui, d’ailleurs, ne gardèrent pas leur nom originel «archipel des Onze Mille Vierges» car en 1530 l’appellation des îles de Saint-Pierre fit son apparition sur les cartes marines.

Formation de l'isthme de Miquelon-Langlade

Il y a environ 12 000 ans, le retrait des glaciers a occasionné le dépôt d’un volume de sédiments morainiques très important sur l’archipel (visible aujourd’hui sur le littoral et la carrière de Miquelon, la zone de Cuquemel à Langlade). Les sédiments déposés sur l’avant côte qui était exondé à l’époque jusqu’à une cote de -20m, ont été totalement remaniés par les agents hydrodynamiques (houle et courant) lors de la remonté du niveau marin. Ils se sont alors déposés entre les deux îles grâce à un relief sous-marin favorable.

Le cordon des Buttereaux commence alors à se former en premier il y a 4000 ans suivant une progression vers le sud. Sa position était probablement plus avancée en mer que sa position actuelle. C’est également à cette époque que la communication marine entre les deux façades est possible. Grâce à la protection offerte par les Buttereaux vis à vis des houles d’ouest, les 27 cordons littoraux de la grande plaine commencent leur construction il y a 2400 ans suivant la forme de deux croissants attachés au niveau de la ferme « Larranaga ». Ces accumulations progressent vers l’est suivant un rythme moyen de construction d’un cordon en 100 ans. Chaque cordon matérialise la position d’un rivage passé.

Paradoxalement, au sud des Buttereaux, 18 autres cordons littoraux se développent vers l’ouest suivant un rythme de construction sensiblement identique. Toujours pendant la même période, la pointe aux Cacaouis se développe vers le sud-ouest isolant de plus en plus la lagune du Grand Barachois et une accumulation sédimentaire à Langlade progresse vers le nord.

La convergence de sédiments vers la partie centrale conduit à la fermeture de l’isthme à la fin du 18ème siècle. Ainsi, après une histoire complexe de construction longue de 8000 ans, l’isthme présente sa forme originale actuelle qui en fait l’un des systèmes sédimentaires les plus spectaculaires du territoire français.

carte de l'île

L'histoire géologique de l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon

Parmi les curiosités géologiques, on peut citer comme remarquables :

  • Les plus anciennes roches de l’Archipel qui sont présentes dans le cap de Miquelon, ce sont des roches sédimentaires métamorphisées recoupées par des roches granitiques ;
  • Un important volcanisme explosif, de type nuée ardente, vieux de 580 millions d’années présents sur les îles de Saint-Pierre et Miquelon ;
  • Une importante sédimentation détritique cambrienne (542-485 Ma) qui forme les falaises de Langlade ;
  • Une histoire glaciaire ayant modelé les paysages par une érosion et la présence de dépôts fluvio-glaciaires.

La géologie de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon résulte d’une histoire complexe, qui démarre vraissemblablement au Tonien (entre 1000 et 850 millions d’années ou Ma), puis se prolonge dans les cycles orogéniques cadomien (665-540 Ma) et appalachien (470-260 Ma). Du Mésozoïque à l’Actuel, son évolution est surtout marquée par un épisode magmatique lors de l’ouverture de l’Atlantique Nord et par une érosion notamment lors des périodes glaciaires quaternaires.

Saint-Pierre et Miquelon possède un riche patrimoine géologique ; différents supports permettent de découvrir ce patrimoine. La Collectivité Territoriale et le BRGM ont édité en 2015 la Carte Géologique de l’archipel, un Guide des Curiosités Géologiques est en cours d’élaboration et la Maison de la Nature et de l’Environnement comporte dans son exposition permanente un volet sur la géologie locale et la formation de l’Isthme en particulier. »

La Philatélie

La philatélie de Saint-Pierre et Miquelon est un vecteur de culture et de patrimoine local exceptionnel. L’histoire même de l’archipel en est un exemple. Dès 1885, Saint-Pierre-et-Miquelon se démarque par une simple surcharge sur les timbres des colonies générales. Il faudra attendre 1909 pour que le premier timbre « Saint-Pierre et Miquelon » voit le jour, et son avenir sera chahuté par les différents statuts juridiques que revêtira l’Archipel au cours des années. De Territoire d’Outre Mer en 1958, il passera à Département d’Outre-Mer en 1976, ce qui sonnera le glas de la production de timbres locaux. Le territoire sera approvisionné de timbres nationaux pendant 10 ans. En 1986, le territoire devient Collectivité Territoriale, et verra ainsi une reprise des émissions philatéliques. Depuis, la philatélie locale a attiré de nombreux collectionneurs locaux, nationaux, et internationaux. Aujourd’hui, la philatélie locale est animée et construite par la Commission Philatélique, organe décisionnaire de la Collectivité Territoriale. La Commission arbitre entre les différentes œuvres soumises par les artistes, choisi les programmations et fixe le prix moyen du panier annuel des timbres locaux. La Collectivité Territoriale rémunère également les artistes pour les esquisses retenues, ainsi que le Référent Artistique qui assure le lien entre les artistes locaux et la production des timbres sur la métropole. Il s’avère essentiel que la Collectivité Territoriale garde la mainmise sur ce pan culturel de l’Archipel.